L'habitat en Quercy


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L'architecture rurale du Quercy a, dans son ensemble, été bien préservée. Pays de petites propriétés, sa forte individualité historique l'ont protégée plus qu'ailleurs de l'indifférence et de l'inexorable uniformité. Longtemps à l'écart des grandes voies de passage, puis de l'industrialisation, le Lot n'a pas eu à subir d'agressions irréversibles; les dégradations sur l'habitat et l'environnement ne s'y sont pas trop fait sentir.

De construction massive, solide, la moindre ferme prend des airs princiers avec une élégance et une pureté de lignes très particulière à cette région. Il y a certes des analogies avec le Périgord, mais:
  - la diversité géologique entraîne l'utilisation de plusieurs natures de pierre
- les nuances climatiques entre le Sud à forte influence méditerranéenne, l'Est montagneux ou  à l'ouest la Bouriane verte, douce et vallonnée, entraînent:
. l'utilisation de plusieurs natures de pierre:
Les trois-quart du Quercy sont constitués de causses calcaires. La pierre de calcaire, claire et friable, à servie à la construction des maisons du Quercy Blanc au sud Au nord, en se rapprochant du Périgord elle est plus ocre, dorée, alors qu'elle devient sombre en se rapprochant de l'Auvergne à l'est.
. des toitures tantôt celtiques, tantôt méditerranéennes:
Les toits plats couverts de tuiles canal dominent au sud de la vallée du Lot dans le Quercy Blanc, alors qu'au nord de la vallée (dont vallée du Célé, Châtaignal, Bouriane) dominent les toits celtiques très pentus. C'est dans la vallée de la Dordogne et plus particulièrement sa partie Est autour d'Autoire et de Bretenoux que l'on trouve de très beaux types de toits à la Mansart. Ce découpage géographique des divers types de toiture est tout à fait théorique car il est fréquent de les trouver juxtaposés dans un même lieu et il n'est pas rare de trouver des auvants en tuiles canal et des toits en tuiles plates.
Presque toutes les maisons paysannes du Quercy sont construites en hauteur, flanquées d'un ou deux pigeonniers. Le rez-de-chaussée ("l'en-bas") servait pour activités de l'exploitation (grange, étable, chais, caves,...) tandis que l'habitation était au-dessus ("l'en-haut").
Les salles de "l'en-bas", souvent voûtées, parfois séparées de "l'en-haut" par un simple plancher dans les demeures les plus humbles, semi-enterrées, sont de belle facture, indépendantes de la vie domestique.
Le logis se résume généralement à une salle commune avec la cheminée ("cantou") et le coin cuisine ("souillarde") équipée de son évier en pierre (un bloc de pierre taillé, creusé, dont le col d'égout traverse le mur extérieur pour rejeter les eaux usées à distance de la façade) avec au-dessus "l'œil de bœuf" qui donne vue sur l'extérieur. Parfois, on trouve encore à côté du "cantou" le "potager". Bâti bien évidemment en pierre, ce 'meuble' était composé d'une grande pierre plate horizontale troué sur laquelle on laissait chauffer le "Tourin" grâce aux braises placée dessous. On accédait au logis par un escalier en pierre bien appareillé, aboutissant à un perron couvert d'un auvent soutenu par des colonnes de pierres ou une charpente en bois: c'est "le bolet" qui était souvent un prolongement abrité de la salle commune.
Cet élément décoratif était très utile puisqu 'évitant de traverser "l'en-bas" pour monter au logement. La pièce principale souvent sombre se trouvait ainsi complétée d'un espace lumineux et frais. On y gavait les oies, on y plumait les volailles, on y rangeait mille choses indispensables aux activités de la maîtresse de maison qui y cultivait aussi ses herbes aromatiques pour la cuisine et ses fleurs en pots.

Autant de maisons, autant de bolets. Leur variété est infinie. Parfois l'escalier perron s'inscrit dans le plan de la maison, parfois central il s'ouvre largement sur toute la façade toujours tournée vers le Sud. Le sol est fait de larges dalles de pierres plates, épaisses, et le garde fou est souvent large et prolonge l'escalier.

 

Le point le plus frappant dans cette architecture quercynoise à la fois si gracieuse et forte, est certainement la multitude de petit détails qui diffèrent chaque habitation d'une autre: les "fenestrous", ces ouvertures typiquement méditerranéennes qui ponctuent les façades et apportent à l'intérieur une certaine qualité de lumière qui fait jouer la pierre, les piliers des bolets souvent travaillés, les épis de faîtage, et bien évidemment les pigeonniers qui sont de véritables joyaux dans ce petit pays.

"La beauté des paysages, toujours à l'échelle humaine, n'a d'égale que l'harmonie de l'architecture."
Les informations ci-dessus sont très largement inspirées ou reprises d'un agréable petit livre abondement illustré et édité par les Editions CH. MASSIN dans la collection "La Maison dans sa Région"  Quercy Périgord par Annick STEIN

 

"Les Maisons Paysannes du Lot"
une délégation des
"Maisons Paysannes de France"
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